Prenez l’air avec Espaces le 26 août 202529 août 2025 par Marylene Les équipes d’Espaces vous invitent à suivre leurs traces, à la découverte de la Nature en ville ! Association d’insertion en écologie urbaine, Espaces entretient et développe la biodiversité sur de nombreux territoires en Ile-de-France. Partez à leur découverte, en suivant des parcours entre ville et nature. Ce mois-ci, empruntez les chemins menant aux Etangs de Corot à Ville d’Avray, entretenus par les équipes en parcours d’insertion. Chemins choisis… autour des étangs de Ville d’Avray : à la découverte d’un réservoir de biodiversité Un beau réservoir de biodiversité et un corridor écologique sont préservés en forêt domaniale de Fausses-Reposes avec l’intervention d’Espaces. C’est un site historique pour l’association, qui œuvre à la préservation de la biodiversité depuis le début des années 2000 sur place. Les étangs de Ville d’Avray, dits Etangs de Corot, immortalisés par le célèbre peintre, sont désormais restaurés : ils offrent un paysage exceptionnel aux promeneurs. Ils constituent un réservoir de biodiversité préservé. Le tour des Etangs de Ville d’Avray : observation de la biodiversité Les deux étangs de Ville d’Avray ont été intégralement restaurés très récemment. Leurs abords sont très agréables et on y observe de nombreuses espèces animales : oiseaux, odonates, batraciens. Début de la balade : rue des deux étangs, depuis la rue de Versailles, Ville d’Avray Vous pouvez arriver au niveau du Vieil étang par la rue des deux étangs, le Vieil étang est celui sur votre droite. Sa superficie est de plus d’un hectare, avec 3 mètres de profondeur. Il est le plus sauvage. C’est un étang créé à la fin du Moyen-Age par les seigneurs pour servir de réserve de pêche ; on l’appelait autrefois l’étang des Célestins, en référence aux Célestins de Paris à qui il a appartenu. En bord de chemin comme dans l’eau, les équipes d’Espaces entretiennent les lieux pour le plaisir du promeneur mais avant tout pour la préservation de la biodiversité. On appelle ça une gestion différenciée : On observe sur le chemin qui l’entoure, la renaturation des berges en pente douce plantées d’hélophytes et roselières. Sur la pointe Ouest, on y trouve une belle roselière et des carex avec ses touffes de feuillage fin joliment colorées. Sous le petit pont de bois, on observe l’arrivée d’eau dans l’étang via la rigole. Cette dernière traverse la forêt et une propriété privée avant d’alimenter l’étang naturellement. L’étang est ici plein de massettes et roseaux abritant de nombreuses espèces d’odonates – les libellules – et d’oiseaux, canards et poules d’eau essentiellement. Ces derniers nichent sur une petite île au milieu de la roselière. Ils font leurs œufs en avril et l’éclosion a lieu en mai. Les équipes d’entretien n’interviennent pas pendant ces périodes. Sous l’eau, on trouve des carpes, gardons, truites, brochets et tanches, mais attention, un permis de pêche est nécessaire si l’on veut en profiter ! Profitez, sur une rive ou l’autre, des pontons pour contempler le paysage, la faune et la flore. Autour de certains pontons, vous verrez une installation géotextile sur les pentes, posée pour éviter que la terre s’affaisse et que les arbres chutent. Cet entretien permet aussi de limiter la pousse d’espèces d’arbres invasives. Il maintient enfin un accès dégagé pour les espèces comme poules d’eau, ou les amphibiens. Ces derniers ont besoin d’une pente douce végétalisée pour sortir en sécurité de l’étang lors des migrations. Tous les oiseaux, ici canards cols verts, migrateurs, milouins (à tête orange) et morillons (à tête noire), poules d’eau, foulques, martins pêcheurs, nichent plus facilement grâce aux pentes douces entretenues en gestion différenciée. La variété des espèces de poissons présentes dans les étangs attire les grands oiseaux. Avec de la chance ou un peu de patience, on observe parfois des hérons qui viennent manger, bien qu’ils ne nichent pas sur place. Direction l’étang Neuf : une partie boisée bientôt remise en eaux Réalisé en 1680 par le frère de Louis XIV pour satisfaire les besoins d’alimentation en eau du château de Saint-Cloud et de son Parc, il est trois fois plus grand que son voisin, il est aussi plus profond, avec 5 mètres de profondeur. Carex, aulne, saule, érable … une bonne partie de l’étang Neuf est colonisée par des arbustes et arbres rendant le paysage surprenant et magnifique. En effet, lors de l’assèchement des étangs, les espèces plantées sur les berges ont colonisé le fond de l’étang car, une fois asséchée, cette zone leur a permis de se déployer. Les oiseaux y ont également pris place lorsque les étangs ont été vidés. Mère nature a repris sa place et aujourd’hui, l’étang se remplit naturellement. En observant bien, vous verrez une rigole traversant cette zone arbustive. Les canards nichent à proximité. Prochainement, on assistera à remise en eaux naturelle de l’étang Neuf (selon la pluviométrie), cette zone va être progressivement submergée. Les équipes d’Espaces procèdent donc à un arrachage de certains arbres et un nettoyage de la zone afin de limiter la quantité de matière organique en décomposition dans l’eau. Le visage de l’étang Neuf va donc bientôt changer… profitez-en pour observer ses changements au fil de la saison. S’il pleut beaucoup, l’étang va se remplir plus rapidement. Les nénuphars reviennent à la surface de l’eau ! Ils peuvent se développer de façon invasive, il est donc possible de réguler leur développement. Face aux nénuphars, c’est l’endroit idéal pour observer les odonates – les libellules. Plus il fait chaud, plus on en voit. Sur cette zone, on a déjà vu des moules d’eau douce, et des écrevisses traversent parfois les chemins! L’équipe met les pieds – jusqu’aux cuisses, avec le matériel adapté – dans l’eau en novembre et décembre, pour assurer le nettoyage et la régulation des espèces. Le reste de l’année, ils n’interviennent pas dans l’eau afin de respecter les périodes de reproduction-nidification de l’ensemble de la faune. Lorsque les équipes interviennent, elles nettoient aussi bien la flore invasive mais aussi les déchets laissés par les badauds. Plusieurs beaux spécimens de cyprès chauve habitent le bord de l’étang. Au bout au bout de l’étang neuf, face à l’hôtel, on peut observer des cormorans qui nichent dans les grands arbres, chêne et frêne. Du côté de chez Camille Corot Arrivé à la pointe Est de l’étang, faites un pas de côté pour fouler le Mail Alfonse Lemerre et découvrir l’ancienne maison de Camille Corot : un chemin pittoresque entre deux villas anciennes et un magnifique jardin. L’esprit impressionniste se trouve dans la lumière, l’eau et la faune des étangs, mais on peut le retrouver dans l’hôtel Les Etangs de Corot, que le chemin longe. En empruntant le sentier passant sous l’hôtel, on trouve des cyprès chauves anciens. L’un des plus vieux a dû être abattu après avoir été colonisé par un champignon. D’autres cyprès chauves majestueux ornent la rive. C’est ici, le soir que l’on conseille de s’installer pour écouter le chant des grenouilles, encore plus saisissant quand il pleut. Les chemins sont entretenus pour assurer aux promeneurs et à la faune locale une belle cohabitation. Lors du débroussaillage, on n’enlève pas tout afin de conserver des zones protégées pour la petite faune. On replante parfois certaines espèces locales. L’association Espaces est spécialiste de l’écologie urbaine et réalise tous ses chantiers avec des salarié·es en insertion, qui apprennent un métier et repartent vers des emplois stables. L’esprit de solidarité porté par l’association s’exprime aussi parfois via le bénévolat, le mécénat de compétence, et l’investissement d’entreprises ou collectivités partenaires. Ça a été le cas récemment avec la fondation Yves Rocher. Des groupes de 100 personnes bénévoles volontaires ont contribué à la restauration de cette zone en 2019. Vous êtes intéressé·es par des randonnées pédagogiques, ou d’autres informations sur l’écologie urbaine en ile-de-France ? Inscrivez-vous à notre newsletter. Vous souhaitez devenir bénévole contactez-nous *protected email* La préservation des corridors écologiques et réservoirs de biodiversité par Espaces Les étangs ne sont alimentés que par l’eau de pluie des rigoles traversant Fausses-Reposes, et une source venant de l’autre coteau de la forêt. La qualité de l’eau est donc indispensable à la qualité de la biodiversité dans les étangs. C’est un apport d’eau clair et d’oxygénation pour la faune et la flore. Le réseau de rigoles qui les alimente constitue une véritable trame bleue dans la forêt de Fausses-Reposes. Espaces contribue à la restauration de 8 km de rigoles à travers cette forêt. Qu’est-ce qu’une rigole ? Une rigole est une espèce de fossé où circule l’eau, sans vie aquatique particulière. Elle est alimentée par les eaux de pluie ; elle s’assèche donc régulièrement et se remplit en récupérant les eaux de pluie des chemins forestiers, par ruissellement. Elle nécessite un entretien régulier car elle se comble assez vite. Qu’est-ce qu’une trame bleue, pourquoi elle est nécessaire ? Une trame est un mélange de réservoirs (de biodiversité) et de corridors écologiques. Il est indispensable à toutes les espèces animaux d’avoir un réseau d’endroits, tels que des « réservoirs » – c’est-à-dire des espaces assez grands – et des chemins, appelés « corridors », qui permettent leur déplacement pour vivre leurs différents cycles de vie. En effet, ces dernières ne font pas tout leur cycle de vie au même endroit, elles doivent donc se déplacer sur d’autres espaces, suffisamment adaptés à leurs besoins du moment. Par exemple, les amphibiens – crapauds et grenouilles – font des migrations : une partie de leur cycle de vie se déroule dans les étangs, une autre dans les mares. La migration pour la reproduction et les pontes à lieu entre fin février et avril. Et vous pouvez l’observer autour des étangs de ville d’Avray ! Les adultes se reproduisent dans l’étang, qui accueille les pontes : on voit alors de grosses nuées d’œufs, en bord de berge, dans l’eau. Il est donc important d’avoir une végétation adaptée c’est pourquoi on la restaure avec soin. Après l’éclosion, les têtards restent dans l’étang, puis le crapelet sort et rejoint un autre site pour poursuivre son développement. Il y reviendra à l’âge adulte pour se reproduire dans l’étang. Bien sûr ces animaux peuvent se reproduire dans des mares, mais c’est plus rare il y a moins d’eau et de caches ! Devant la nécessité de restaurer un corridor écologique vertueux, et favorable à la biodiversité, Espaces intervient depuis 2007 en forêt de Fausses-Reposes sur les rigoles. Les équipes interviennent sur les étangs depuis les années 2000, leur expertise étant sollicitée par la commune de Ville d’Avray, et le Domaine national de Saint-Cloud, partenaires fidèles. Aujourd’hui vous pouvez y observer un écosystème équilibré.