Un accompagnement pour sortir de l’exclusion le 16 octobre 202516 octobre 2025 par Marylene Après l’accueil de plus de 100 bénéficiaires pour l’année 2025, nous vous proposons un éclairage sur ce dispositif très spécifique au sein de l’association Espaces, dédié aux personnes les plus isolées, et pensé pour les accompagner pas à pas vers l’emploi : Dispositif Premières Heures 92. C’est un dispositif porté par Espaces pour le collectif Citoyens fraternels 92. Il rayonne sur les Hauts-de-Seine. Plus de 100 personnes ont poussé la porte d’Espaces ces 6 derniers mois, pour rejoindre ce dispositif spécifique de lutte contre l’exclusion. Nous les accompagnons vers une reprise d’activité et la résolution de leurs problématiques sociales grâce à un réseau précieux de partenaires sur le territoire du 92. Pour ce Dispositif Premières Heures dans les Hauts-de-Seine, nous accompagnons en moyenne 52 personnes par mois sur le chemin de l’emploi : une reprise en douceur avec un suivi spécifique adapté aux situations de grande précarité. Dispositif Premières Heures 92 : comment sortir de l’exclusion Les personnes sont suivies chez Espaces par un référent sur les 9 mois de parcours, et travaillent de 4 à 16 heures par semaine chez nos partenaires, avant de pouvoir progresser vers d’autres emplois en insertion, et à terme une reprise d’activité. Des partenaires incroyables qui œuvrent chaque jour pour que l’insertion professionnelle porte ses fruits et redonne foi et confiance à chacun·e. Jocelyn Lapique, Conseiller en Insertion Socio-Professionnelle du dispositif répond à quelques questions. Espaces est spécialiste de l’insertion professionnelle, mais pourquoi avoir créé un Dispositif Premières Heures, au-delà de l’offre d’accompagnement plus traditionnelle ? Parce que l’offre d’accompagnement traditionnel ne permet pas d’intégrer des personnes qui veulent reprendre un travail mais qui n’ont pas la capacité de « produire » 20 heures par semaine. Leur capacité est moindre. Ce public a besoin de commencer à 4 heures par semaine et progressivement, parfois sur une année, d’arriver à 16 heures par semaine. A la différence de l’action « habituelle » d’Espaces qui est l’employeur des salariés en insertion, pour le Dispositif Premières Heures, notre équipe contribue au repérage et pilote tout l’accompagnement, mais l’employeur est une structure extérieure*. En effet, les activités de ces structures doivent être adaptées à la reprise progressive d’une activité après un parcours de rue. Comment lutte-t-on aujourd’hui contre l’exclusion ? quels sont les leviers à activer en priorité ? Le logement – ou l’hébergement – est le premier pas permettant de stabiliser des personnes exclues. La lutte contre les addictions et le traitement des pathologies que l’exclusion a développé est le deuxième levier. Il faut aussi agir sur la santé, l’hygiène et l’équilibre alimentaire. Tant qu’une personne ne satisfait pas ses besoins primaires, elle se trouve en situation potentielle d’exclusion. Comment repère-t-on les personnes concernées ? Par le biais de maraudes effectuées dans les rues avec des structures qui les pratiquent depuis des années (croix rouge, équipe mobile d’hôpitaux etc…) Comment les bénéficiaires sont suivis pour préparer leur avenir ? Qui se charge de les aider à régler les problématiques sociales, financières ou sanitaires ? Tous les travailleurs sociaux qui souhaitent s’impliquer. Cela va de l’orienteur qui envoie une fiche vers notre dispositif, aux assistantes sociales qui acceptent de prendre en charge ce public. Des encadrants accompagneront le salarié dans son activité, des éducateurs seront présents dans leur hébergement, des conseillers en insertion professionnelle élaboreront son projet avec lui. En quoi la progressivité des heures de travail est importante dans le dispositif ? C’est important car elle prend en compte l’évolution des capacités de la personne. Elle remet cette personne au cœur de son projet ; ainsi, c’est elle qui va décider quand elle sera prête à augmenter ses heures de travail. Quels types de métiers sont proposés ? en quoi permettent-ils une reprise efficace de l’activité ? La médiation animale est privilégiée pour ce type de public : nous travaillons avec 4 centres équestres pour la remise en rythme, durant les 3 premiers mois minimum, puis on commence à travailler individuellement les projets professionnels. En combien de temps la plupart des bénéficiaires rebondissent vers un emploi durable ? En ce qui concerne le public le plus exclu il faut au moins une année pour leur permettre de se rétablir et envisager un futur. * Les structures partenaires, accueillant les personnes en dispositif Premières Heures sur les Haut-de-Seine : Abajad, Association Centre Equestre de Gennevilliers, Carton Plein, Croix Rouge Française de Châtillon, EMP92 (Externat Médico-Psychologique 92), Envie 2E IDF, Equivil, Espero, Essor 92, Kids & Mamas, La Fabrique A, Laisse Fleurir, Magdalena, Ordre de Malte 92 (Immaculée Conception Boulogne), Reprise, SPOV (Société de Protection des Oiseaux des Villes), La Table de Cana, Table du RECHO, Initiative Emploi, La Salle à Manger. Mais également les associations intermédiaires qui participent à la démarche de salariat : Active Faraide, Saint-Cloud, Initiative Emploi, Châtillon, Antraide, Antony, ASEC, Colombes et Essor 92, Nanterre.